VUE D’ENSEMBLE
Le Projet
Connue comme le cœur des réserves ouest-européennes de pétrole, la Mer du Nord, malgré son pic de production en 1999, continue de répondre à la demande sans cesse croissante de nos économies. L’approbation par l’autorité britannique du pétrole et du gas (Oil and Gas Authority – OGA) le 19 janvier 2022 du projet de forage Abigail a ajouté une nouvelle capacité de production dans la Mer du Nord avec celle des champs Rosebank et Jackdaw qui nécessite d’être absorbée par le marché européen.
La décision financière d’Abigail a été approuvée en 2020 et les forages ont commencé en 2022. Le champ situé dans le bloc 29/10b devrait produire quelques 3 573 barils par jour de pétrole brut. Rosebank – situé entre les blocs 213/26 and 213/27 – atteint déjà un taux de production important de 75 000 barils jours, tandis que Jackdaw – situé dans les blocs 30/02a, 30/02d et 30/03a – espère produire un équivalent de 40 000 barils par jour.
Une partie des produits issus des 3 projets seront acheminés par le réseau de pipelines Forties (Forties Pipeline System – FPS) ou bien directement grâce à une Unité flottante de production, stockage et de déchargement par des tankers depuis la Mer du Nord jusqu’à la raffinerie BP de Rotterdam (capacité de production de 380 000 barils/jour). Hormis 10 000 barils/jour restants sur le territoire néerlandais, la production sera exportée par WECOP.
Le tracé a été confirmé à un sommet des autorités nationales du pétrole et gaz des 4 pays en novembre 2021. La guerre en Ukraine a accéléré les recherches de terrain et les évaluations sociales et environnementales ont eu lieu entre septembre 2022 et janvier 2023.
WECOP a été conçu et sera construit, financé et géré par une compagnie possédant le même nom. L’entreprise a établi avec les gouvernements des pays traversés un cadre commercial et légal comprenant :
- L’Accord WECOP des parties prenantes signé en mars 2022 entre les investisseurs du projet, définissant la gouvernance de l’entreprise WECOP. L’entreprise réside aux Pays-Bas et paiera des taxes à tous les pays qu’elle traversera.
- Un Accord International entre les gouvernements néerlandais, belge et français établissant les principes légaux, signé en décembre 2021. L’accord aborde entre autres les mécanismes de règlement des différends, l’accès aux terres, le régime fiscal et les standards de sécurité fixés. Il est adapté à la législation des 3 pays traversés.
- Un Accord Tarifaire de Transport (ATT) définissant les termes et conditions du transport du pétrole par WECOP signé en septembre 2022. Suite à l’ATT, WECOP recevra une fraction du prix de chaque baril de pétrole transporté. L’entreprise est responsable du pétrole depuis la sortie de la raffinerie et tout au long du trajet.
Description du système technique
- L’oléoduc sera constitué de parties entièrement nouvelles et de 3 réseaux existants qui seront rénovés pour permettre l’augmentation de leur capacité et leur alignement avec le haut niveau d’exigence environnementale du projet.
- L’intégralité des sections de l’oléoduc sera augmentée à un diamètre intérieur de 81 cm. En augmentant le diamètre de l’oléoduc, on diminue également la pression nécessaire afin de faire transiter le pétrole et autres liquides par l’oléoduc, ce qui nécessite moins de puissance électrique des pompes et nous permet ainsi d’obtenir ce projet sobre.
- La légèreté du pétrole de mer du Nord (790 g/L) ainsi que sa haute viscosité (120 cSt à 20°C) permettront de garder le pipeline à la température du sol. Pour assurer le bon écoulement (la viscosité augmente avec la température) et prévenir tout risque, la température de surface sera surveillée par capteurs thermiques tout au long du pipeline.
- Toutes les sections rénovées seront également recouvertes d’une nouvelle couche de revêtement anti-corrosion qui assurera une longue durée de vie au projet. Pour assurer le suivi en temps réel, l’installation d’un cadre de fibre optique contribuera à prévenir la dégradation de l’oléoduc. WECOP – par les accords fixés avec les parties prenantes – se tient prêt à ouvrir une partie des capacités de cette ligne, permettant de dynamiser des territoires pour l’instant peu connectés (parcs naturels, vignobles…).
- Dans la mesure du possible, les pièces (valves, pompes, lignes de communication ou portions de canalisations) seront réutilisées au sein de WECOP. Ceci illustre l’ambition du projet de soutenir une économie circulaire couplée à une attention à la préservation des ressources.
- Afin d’avoir un impact minimal sur la biodiversité et respecter les meilleurs standards internationaux, le pipeline sera enterré à une profondeur d’1,35 m. L’environnement direct de l’oléoduc devrait permettre de minimiser son impact sur la Faune et Flore de Surface (FFS) ainsi que sur les aquifères proches du projet.
- Le projet sera connecté à des dépôts existants de l’Oléoduc de Défense Commune d’une capacité totale de 417 000m3 et sera alimenté par 29 stations de pompage à haute pression, tout en desservant 14 stations de livraison partielle. Il aura une capacité maximale après rénovation de 480 000 barils par jour.